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Photo du rédacteurNathalie Boisselier

Ecouter ou l'attitude du coeur

Ne vous lassez pas d'écouter ; parce qu'on apprend à parler en écoutant les autres.


« Tu ne m’écoutes pas ! »

« Tu as entendu ce que je t’ai dit ? »

Ces phrases, nous les avons prononcées souvent. Avec tristesse, lassitude et parfois même avec colère. Elles montrent bien à quel point être entendu ne veut pas dire être compris… Et à quel point c’est de cela dont nous avons tous le plus besoin lorsque nous évoquons un sujet qui nous tient à cœur.

Toute la différence entre une personne rencontrée dans la rue et un proche dont on attend la compréhension et le réconfort est là. C’est également ce que les patients attendent de leur psychologue : être écoutés et compris.

L’écoute permet d’entendre l’autre, — celui qui vient vers vous en confiance —, dans ses souffrances éventuelles, dans les difficultés qu’il rencontre, mais aussi dans ses différences. L’écoute permet de percevoir, au-delà des sons du langage, son humanité : ses craintes et ses forces, ses doutes et ses certitudes, ce qui le maintient en équilibre et ce qui le fragilise.


Peut-on définir l’écoute ?

Il est difficile de définir l’écoute telle que la pratique un psychologue. Beaucoup de tentatives ont été faites, dont une des plus belles est certainement celle de Maurice Bellet en 2005 : "Écouter, c'est mettre l'autre au centre. Quand je parle, je suis le centre ; quand j'écoute, je m'empare de mon centre de gravité, et je le place pour un moment sur un autre. Écouter, c'est dire à l'autre : tu peux, avec moi, être qui tu veux, et comme tu veux : je ne te lâcherai pas ! L'écoute est sans méthode et sans règles, mais pourtant, selon les règles fondamentales, l'écoute c'est : laisser dire ce qui se dit, ne rien écarter, être présent entièrement, non pas seulement de tête, ne faire précéder son écoute de rien, s'abstenir de tout jugement, de tout ce qui définirait l'autre, laisser l'autre parler sa langue, et se tenir d'abord en sa demande, oublier tout savoir, renoncer à tout pouvoir, ne rien vouloir pour l'autre, ne se prévaloir d'aucune fonction, et ainsi s'effacer entièrement."


Les trois niveaux de l’écoute

L’écoute se situe à trois niveaux fondamentaux et indissociables.

Le premier niveau concerne ce qui est dit avec des mots. Ce travail dépasse de loin le seul recueil d’informations. C’est le moment où la parole de la personne qui évoque une difficulté est entendue, relevée, quel que soit le domaine abordé (vie privée, émotionnelle, professionnelle…). Ce premier niveau d’écoute demande une grande disponibilité, de l’authenticité et une absolue bienveillance ; il faut se mettre en position d’accueillir la parole de l’autre, l’entendre comme si on était à sa place.

Le deuxième niveau se situe au-delà des mots. Il concerne le langage non verbal, comme les expressions du visage, la manière de se tenir, de bouger, d’éluder avec un geste… Une personne qui vous dit aller parfaitement bien tout en ayant un visage tendu, exprime un vécu douloureux physiquement ou moralement. S’abstenir de confronter les deux niveaux d’écoute, — le verbal et le non verbal —, revient à ne pas l’entendre ou à l’ignorer. C’est exactement ce qui se passe lorsque quelqu’un vous demande « Comment ça va ? » et ne vous regarde pas vraiment pour savoir ce qu’il en est vraiment, ou alors s’en va sans attendre la réponse.

Enfin, le troisième niveau est celui des émotions et des sensations. Un psychologue s’intéresse à ce que pense et dit la personne qui vient lui exprimer ses difficultés, ses doutes et ses craintes. Mais il s’intéresse également aux émotions qui accompagnent l’évocation de sa situation et à ses sensations. Les sensations expriment la manière dont ce qui est perçu se répercute dans son corps. Des expressions anxieuses ou dépressives s’expriment régulièrement par des insomnies, des maux de ventre, des oppressions respiratoires, ou encore des tensions musculaires.

L’écoute, mais surtout l’écoute empathique est celle qui est pratiquée par les psychologues. Elle est ce qui aide leurs patients à contacter leurs propres sentiments et à se les réapproprier. En mobilisant le sentiment réconfortant d’être compris et accompagné, elle les accompagne sur la voie permettant de trouver des solutions nouvelles à leurs difficultés, d’avancer le plus sereinement possible dans la voie du changement.

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