Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines personnes sont naturellement moins anxieuses que d’autres ? Plus résistantes au stress ? Moins sensibles que d’autres à la douleur ? Une des réponses communes à toutes ces questions pourrait être : la pleine conscience ou mindfulness.
Selon le clinicien Jon Kabat-Zin, la pleine conscience est définie comme un état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment. Présente naturellement chez les jeunes enfants qui sont capables d’expérimenter les joies simples cueillies sur le moment, elle semble s’étioler peu à peu chez l’adulte pressé, pris dans le tourbillon de ses obligations (réelles ou supposées).
Les évènements de vie négatifs y ajoutent un contexte particulier en s’attaquant à l’estime et à la confiance que nous avons en nous-même, et parfois à notre sentiment de compétence. Face au deuil, à la séparation, à la maladie, aux traumatismes et à tout ce qui nous atteint intimement, il est très difficile de mettre en place des stratégies de régulation émotionnelle permettant de trouver de nouvelles orientations de vie, mais également de conserver l’espoir qui permet de s’engager sur la voie de la résilience.
Kabat-Zin a ainsi observé que les personnes dans la détresse ont tendance à vouloir réduire leurs expériences douloureuses par le biais d’évitements et d’un contrôle permanent de leurs émotions. Ce contrôle se manifeste souvent par un monologue intérieur envahissant et dévalorisant, tourné vers un passé perdu ou un futur supposé absent, parfois les deux.
La pratique régulière d’exercices de pleine conscience permet de refocaliser son attention sur l’instant présent et de se dégager de ces ruminations autocentrées. La pleine conscience est ainsi une compétence qui s’acquiert, principalement par la méditation. La plupart de ceux que l’on appelle les « grands méditants » sont capables de rester concentrés des heures sans avoir besoin d’être guidés.
Les exercices pour les débutants sont souvent plus simples et moins contraignants. Durant des périodes de 10 à 15 minutes au début (les exercices sont ensuite progressifs), les participants sont guidés par la voix d’un praticien. Pendant la méditation, les participants sont invités à identifier leurs pensées automatiques (celles qui leur traversent à tout bout de champ l’esprit sans qu’ils en aient conscience à moins de se concentrer dessus), à les observer au fur et à mesure qu’elles se présentent, et à les accepter pour ce qu’elles sont : des évènements psychologiques et non des faits. Les différents exercices en pleine conscience qui sont proposés favorisent ainsi l’acceptation de l’instant présent et le recentrage sur ce dernier, au détriment des ruminations dépressives et anxieuses. Ils favorisent à terme le bien-être. Comme le rappelait Goleman en 1988 :
« Un des attraits de la méditation est de générer des états mentaux et émotionnels positifs comme le calme, la joie, ou de diminuer des états émotionnels négatifs comme la peur ou la colère. »
Source :
Berghmans, C. (2011). Soigner par la méditation : thérapies de pleine conscience. Paris: Elsevier Masson.
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